J'aime bien les biathlètes

25 novembre 2022
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Ce n’est pas parce que les Jeux Olympiques d’hiver ont envahi l’actualité que tout d’un coup je m’intéresse au biathlon, oh que non, voilà des années et des années que je vibre aux exploits de Bjordalen, Raphaël Poiré, Vincent Defrasne, Martin Fourcade, Johanes Boe, et autres, Simon Desthieux, Antonin Guigonat, Emilien Jacquelin, Fabien Claude, et bien entendu Quentin Fillon-Maillet le super-héros de ces jeux ! 

Moi je trouve ces types héroïques, ce sont de réels sportifs, ils s’entraînent comme des bêtes tout au long de l’année, ils vivotent de leur sport en général grâce à un emploi de sportif de haut niveau au sein des douanes ou de l’armée et à quelques sponsors locaux avant de raccrocher skis et carabine et de se « ranger » dans une vie professionnelle « normale ». De plus leur discipline est un exploit en soi, prenez des skis de fond, allez à fond sur la piste et tous les 2,5km, arrêtez-vous, vous êtes à bout de souffle, votre cœur bat à 175 pulsations et vous devez dans un minimum de temps tirer avec votre carabine sur 5 cibles situées à 50m de distance et qui ont un diamètre de 45 mm pour le tir couché et de 110 mm pour le tir debout, si vous ratez la cible, vous devez faire un tour de pénalité par cible ratée. Ce sport était au départ un entraînement de l’armée finlandaise !

Alors revenons à ces athlètes, je les trouve totalement rafraichissants, ils ont souvent gardé l’accent de leur région, ils sont souriants, polis, répondent volontiers aux questions, on n’entend jamais aucun de ces athlètes se plaindre d’un adversaire ou d’un juge, ils sont les premiers à reconnaître en cas de défaite que le vainqueur a été le plus fort. On voit d’ailleurs dans les accolades entre concurrents après les courses un grand respect de l’adversaire. De plus et sans vouloir faire le vieux con que je commence nécessairement à devenir, ces types ne changent pas de coiffure tous les 15 jours, n’ont pas les moyens d’acheter une Lamborghini orange (essayez de monter un col de montagne avec une Lamborghini d’ailleurs !), s’ils ont des tatouages on ne les voit pas, ils sont sponsorisés par leur village d’origine ou un producteur de comté, ils finissent les courses allongés par terre pour des sommes qui ne semblent pas totalement déraisonnables, songez que le vainqueur d’une étape de la coupe du monde (il y en a 10 dans l’année) gagne 15 000€ et que le vainqueur de la coupe du monde touchera pour son exploit 28 000€ ! 

A titre de comparaison, un joueur perdant au premier tour à Roland Garros touchera 60 000€, et le salaire moyen d’un joueur du PSG est de 9,6 millions d’euros annuels, mais eux non, ils font tout cela pour l’amour de leur sport, pour le dépassement, pour voyager un peu, pour la joie de la victoire et pour se constituer un apport pour s’acheter leur maison à la fin de leur carrière ! On ne les verra pas sur un yacht dans les pages des torchons décrivant la vie des célébrités, en revanche vous avez toutes les chances de les croiser sur des skis à roulette l’été, suant sang et eau pour tenter de gagner ce petit truc qui les fera passer de la 9é à la 5é place.

Je crois que je ne trouve plus aucun crédit aux « grands » sports de masse et particulièrement au football, ou au basket américain. La mentalité de ces gens me semble incompatible avec l’esprit du sport, l’idée de tricher pour gagner ne leur paraît même pas condamnable, se jeter à terre pour obtenir une faute, marquer un but de la main, tenter à chaque minute d’influencer l’arbitre, toutes ces techniques regrettables, on a l’impression que cela fait partie de la formation d’un footballeur tellement c’est généralisé, et moi ça m’empêche d’apprécier un match, ça m’énerve, ça me désole, et ça me donne envie de voir des sportifs intéressés non par l’enjeu de leur sport, mais par la pratique de leur sport, par la qualité de leur performance, par la beauté de leur geste, pas par leurs contrats, leurs transferts, les jeux vidéo et leur nombre de followers.

Alors si comme moi vous êtes en manque de ce bel esprit du sport, je vous recommande le biathlon, le bodyboard, le combiné nordique, la voile, le saut à la perche, le rugby enfin tout ce qui s’éloigne de l’esprit vicié du football et tout ce qui se rapproche de l’esprit du biathlon qui nous fait connaître de si grandes émotions !

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