Hausse des frais de scolarité au Lycée français de Lisbonne ?

04 février 2021
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Jeudi 28 janvier 2021, en soirée et pendant prés de 4 heures s’est tenu le comité d’établissement du lycée français de Lisbonne le lycée Charles Lepierre.

Les débats ont été animés et longs, l’ordre du jour étant toujours important, l’établissement peinant à trouver un équilibre financier sur le long terme.

Pourquoi ? Les listes d’attente débordent, les frais de scolarité de l’ordre de 5 000€ par an pour un lycéen sont tout de même significatifs, sans compter les frais d’inscription portés à 2500€  !

La faute d’abord à un projet d’extension des locaux pour améliorer les conditions de travail des élèves et des professeurs, projet qui comme presque toujours s’avère plus coûteux que prévu, mais là on parle d’un budget doublé avant même que ne commencent les travaux !

La faute aussi à une masse salariale pour ce qui concerne les personnes embauchées au Portugal par contrat de droit portugais qui semble connaître une croissance automatique de 5% / an.

Il est à noter que les autres personnels administratifs et enseignants dépendant de l’éducation nationale française ne verront pas leurs traitements augmenter cette année !

Ainsi il est proposé aux parents une augmentation des frais de scolarité de 6% par an pendant les prochaines années ! Il est un peu dur à admettre pour ceux-ci qu’en cette période de grandes difficultés économiques pour tous, d’une part on augmente automatiquement certains salaires de 5%, et d’autre part on demande aux parents de contribuer à des investissements sur des propriétés de l’état français, c’est en tout cas ce que soutien Laurent Goater, conseiller consulaire et de ce fait membre du conseil d’administrations du lycée, mais ne prenant pas part aux décisions et qui nous fait part de son mécontentement quant à ces mesures.

Les lycées français de l’étranger ont un statut particulier, ils ne dépendent pas du ministère de l’éducation nationale mais du ministère des affaires étrangères et plus particulièrement de l’AEFE (l’Agence pour l’Enseignement du Français à l’Etranger). Cette dernière perçoit auprès de l’éducation national un budget par élève qui est le même que celui alloué à tout élève de France, et doit pour le reste faire au mieux dans un ministère dont les priorités ne sont clairement pas l’enseignement…

Par ailleurs, l’argument de l’AEFE disant que le lycée de Lisbonne est un des moins chers d’Europe tend à prouver que même dans les hautes sphères du quai d’Orsay on peine à prendre en compte les particularismes locaux ayant trait au niveau de vie de chaque pays, comment comparer les prix de la scolarité entre Londres, Milan, Barcelone ou Lisbonne sans se renseigner sur les niveaux de vie de chacun de ces pays ?

Dans ce contexte de crise économique et sanitaire, Laurent Goater aimerait voir l’administration du lycée français trouver un accord pour au moins moduler cette hausse automatique de la masse salariale des contrats de droit local, voir pourquoi pas geler ces hausses quelques temps, notons à ce propos que leurs collègues fonctionnaires de l’état français ne verront pas leurs traitements augmenter ni en 2020, ni en 2021, tout au plus seront-ils revalorisés en fonction de l’inflation, car il faut savoir que l’effort qui est demandé aux familles l’est demandé à ceux qui ont le plus souffert de la crise économique due à la pandémie, et le risque à terme est de voir tout membre de la classe moyenne qu’elle soit française ou portugaise exclu de l’accès à l’enseignement français pour ses enfants.

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